Créer une cagnotte en ligne est devenu une pratique courante : anniversaires, collectes solidaires, soutien à un proche, projets personnels, cadeaux communs… Mais face à des montants parfois importants, une question revient très souvent : faut-il payer des impôts sur une cagnotte ?
Et la vérité, c’est que tout dépend du contexte, du lien entre les contributeurs et le bénéficiaire, ainsi que de l’usage des fonds.
La fiscalité des cagnottes n’est pas toujours intuitive. Certaines sont totalement exonérées, d’autres peuvent entrer dans le champ des dons imposables, et d’autres encore permettent même aux participants de réduire leurs impôts. Voici une explication claire, simple, et directement utile pour organiser une cagnotte en toute tranquillité.
En France, l’administration fiscale distingue deux catégories quand on reçoit de l’argent :
Le don manuel (imposable dans certains cas)
Le présent d’usage (exonéré)
Le présent d’usage est un cadeau offert lors d’une occasion particulière (anniversaire, mariage, naissance…) et dont le montant reste raisonnable au regard des revenus du donateur.
C’est ce cadre qui permet à la plupart des cagnottes privées de ne faire l’objet d’aucune taxation.
À l’inverse, si une somme est considérée comme un don manuel, alors elle peut être soumise aux droits de donation, dont le taux dépend du lien entre donateur et bénéficiaire. Entre personnes non apparentées, le taux peut grimper jusqu’à 60 %.
Mais pas d’inquiétude : dans la majorité des situations, les cagnottes restent parfaitement non imposables. Voyons quand, pourquoi et comment.
Ce sont les cagnottes les plus fréquentes. Elles servent souvent à financer un cadeau commun ou l’organisation d’un événement.
Dans ces cas-là, dès lors que :
- les contributeurs sont des proches,
- les montants restent raisonnables,
- la cagnotte s’inscrit dans une occasion particulière,
… la collecte est très généralement assimilée à un présent d’usage.
Une cagnotte d’anniversaire, même de plusieurs centaines d’euros, n’est pas imposable dès lors qu’elle correspond à quelque chose de cohérent dans votre cercle familial ou amical.
Idem pour un pot de départ, un cadeau de naissance ou un EVJF/EVG.
Le fisc ne s’y intéresse pas, ne demande rien et ne requalifie rien si la logique du “cadeau” est respectée.
Lorsqu’une cagnotte est destinée à une association, la logique fiscale change complètement.
Ici, le bénéficiaire n’est pas un particulier, mais un organisme susceptible d’être reconnu d’intérêt général.
Dans ce cas :
- Les donateurs peuvent obtenir une réduction d’impôt (souvent 66 % du montant du don),
- À condition que l’association délivre un reçu fiscal.
- Le créateur de la cagnotte doit s’assurer que les fonds seront transférés à une structure éligible.
C’est une excellente manière de mobiliser des contributeurs, car ils savent qu’ils bénéficieront d’un avantage fiscal.
De leur côté, les associations apprécient ce type de collecte car il facilite les dons et leur offre une visibilité supplémentaire.
Si la cagnotte est organisée via un particulier mais pour une association, il faut simplement veiller à bien communiquer : les reçus fiscaux ne sont délivrés que par l’association, pas par les plateformes de cagnotte.
Voyage, création d’entreprise, achat d’un équipement, réalisation artistique…
Certaines cagnottes visent à financer un projet personnel qui ne rentre pas dans le cadre d’un cadeau ou d’une occasion spéciale.
Dans ces cas-là, les contributeurs ne donnent pas pour “faire plaisir”, mais pour soutenir un projet. Cela reste légal, mais du point de vue fiscal, on sort du simple présent d’usage.
Selon la composition de la cagnotte :
- Si les contributeurs sont principalement des proches → pas de problème particulier, souvent assimilé à des dons raisonnables.
- Si la cagnotte est ouverte publiquement, avec des dons de personnes inconnues → le fisc peut, dans certains cas rares mais possibles, considérer qu'il s’agit de donations imposables.
Ce type de requalification reste exceptionnel, mais il peut se produire en cas de montants très importants ou d’usage ambigu des fonds.
Une bonne pratique consiste à documenter le projet, à expliquer clairement l’objectif, et à conserver des traces des dépenses.
Certaines cagnottes deviennent virales : des milliers de participants, des montants qui explosent, des contributeurs inconnus du bénéficiaire.
Dans ces cas, les choses sont différentes :
Le fisc peut être amené à examiner la nature des dons, surtout si le total dépasse plusieurs dizaines de milliers d’euros.
Ce type de cagnotte peut être requalifié en :
- don manuel,
- donc potentiellement soumis aux droits de donation**,
- selon le lien entre les participants et le bénéficiaire.
C’est rare, mais cela existe. Cela dépend surtout :
- du montant global,
- de la diversité des contributeurs,
- de l’absence de lien direct entre les participants et le bénéficiaire,
- du niveau de médiatisation.
Dans ces situations, la prudence consiste à garder une transparence totale sur l’usage des fonds.
Un autre cas particulier concerne les cagnottes créées pour aider les proches d’une personne décédée ou victime d’un événement.
La sensibilité du contexte ne change pas la règle : si les fonds vont à une association, avantages fiscaux possibles.
Si les fonds vont à une famille, cela peut être assimilé à des dons, donc soumis aux règles classiques des donations.
Toutefois, le caractère exceptionnel de ces collectes, leur dimension solidaire et l’usage des fonds rendent les requalifications fiscales très rares.
Là encore, la transparence joue en faveur du bénéficiaire.
Dans la majorité des cas : non.
Une cagnotte privée raisonnable, liée à un événement, n’a pas à être déclarée.
Mais il existe trois cas où une déclaration peut être nécessaire :
Montants très élevés provenant de non-proches
Cagnottes publiques sans lien avec un événement familial ou personnel
Cagnottes finançant un projet sans justification claire
À partir de 2026, l’administration prévoit une procédure simplifiée de déclaration des dons manuels via un formulaire en ligne.
Voici quelques bonnes pratiques simples pour rester dans les clous :
- Expliquez clairement l’objet de la cagnotte.
- Pour une cagnotte privée, restez proportionné (montant + revenus des donateurs).
- Conservez toutes les preuves : relevés, factures, justificatifs d’usage.
- Pour une cagnotte associative, assurez-vous que le bénéficiaire peut délivrer un reçu fiscal.
- En cas de très gros montant, demandez conseil à un expert (notaire, fiscaliste).
Avec ces quelques précautions, une cagnotte reste un outil simple, sûr, et parfaitement transparent.
Dans la grande majorité des cas, les cagnottes ne sont pas imposables, car elles relèvent du présent d’usage, du soutien familial ou amical, ou d’une collecte solidaire.
Les situations où une cagnotte est taxée sont très spécifiques et concernent principalement des montants très élevés ou des collectes publiques sans lien personnel entre les donateurs et le bénéficiaire.
En résumé :
👉 Une cagnotte privée = très souvent exonérée
👉 Une cagnotte associative = potentiellement déductible pour les donateurs
👉 Une cagnotte publique ou très importante = à surveiller, mais rare qu’elle soit imposée
Avec un minimum de transparence et quelques bonnes pratiques, organiser une cagnotte reste un geste simple, convivial et sécurisé, que ce soit pour un événement, un projet ou une cause solidaire.
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